Bichkek – Issik Kul

Arrivée précipitée à la frontière Kirghize à l’aide d’un sympathique chauffeur routier, nous sommes étouffés par la chaleur et les pots d’échappement et nous nous sentons oppressés par le trafic. Pourtant l’humanité est toujours là et à peine posé le pied à terre pour changer quelques euros en soms que deux kirghizes s’empressent de venir nous offrir glaces et bouteilles d’eau fraîches. Nous nous échappons rapidement de Bichkek, un jeune passant nous conseille d’aller à Khant prendre le seul train du pays pour Issy-Kul. Un peu perdus dans les petits chemins menant au village, nous trouvons enfin la gare pour demander les horaires de départ du lendemain. Le responsable des cheminots ne veut pas nous laisser partir et nous invite à être ses « hôtes ». Encore dans les champs de la famille Kazak ce matin, nous voilà au sein d’une grande famille Kirghiz ce soir, quel meilleur moyen pour découvrir la culture, la langue, l’histoire et la nourriture locale. L’ainé des enfants est champion de lutte grecque qui est le sport national ici, on espère bien le voir à Paris pour les JO 2024.

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7h20, unique départ de la journée pour cet ancien train soviétique, il relie Moscou au Kirghizistan. A peine le temps de dire aurevoir que nous montons avec les deux vélos dans le wagon, pour à peine 60 soms par personne (moins d’1 euro), vestige des prix communismes…  Niveau vitesse par contre 4h30 pour 200km, je crois que la SCNF a encore pas mal d’avance, mais cela nous permet de rencontrer les vacanciers Kirghizes. Nous sommes à côté d’un ambulancier spécialisé dans l’urgence et le secours en montagne qui nous offre d’ailleurs son insigne de la sécurité civile lorsqu’on lui explique nos parcours.

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Arrivée à Issyk-Kul, signifiant lac chaud car il est légèrement salé et ne gèle jamais (malgré son altitude, 1607m), lieu de vacance de la majorité des Kirghizes, nous sommes entourés par des massifs montagneux atteignant plus de 4500 m d’altitude. Quelques coups de pédales en évitant les averses nous permettent de trouver un super bivouac sur la rive sud du lac (moins touristique).

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Issik-Kul – Son-Kul

C’est partie direction Son-Kul, un autre lac mais cette fois ci à plus de 3000m d’altitude. Pour y arriver, nous retrouvons la fameuse piste en terre qui avait mis nos vélos à rude épreuve en Amérique du sud. La route est splendide mais le dénivelé et la météo ne sont pas aussi plaisants. Nous goutons au temps kirghize : soleil, vent fort, pluie, grêle, tempête, le tout change en moins de 5 minutes, un vrai temps de montagne quoi !

 

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Qu’importe nous arrivons enfin à voir cette étendue bleue au milieu des sommets enneigés, le tout entouré de yourtes et de nomades. Ici, pendant l’été, les chevaux, les moutons, les vaches désertent les vallées asséchées pour venir trouver des pâturages en altitude. La nature est partout et les seuls traces de l’homme sont les petites yourtes et cette fameuse piste.

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L’endroit est encore bien préservé même si on sent que la montée du tourisme tend à changer la mentalité des nomades qui ne peuvent s’empêcher de voir des dollars sur nos fronts. Pourtant, une fois le tarif de la nuit en yourte établie, nous intégrons complètement la vie de la famille. Du traditionnel thaï (thé, pain, confiture, beurre) bu à toute heure de la journée, au repas partagé dans la même assiette, au couchage à 8 dans la même yourte. Nous découvrons aussi le khummus, spécialité dont raffolent tous les kirghizes, il s’agit de lait de jument fermenté et il est impossible d’en refuser même si au début ça pique la langue…

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(cette petite carcasse de camion est en fait un toilette… La portière sert à rentrer, le tout allant dans une « fosse ») … Original et sacrée vue ! 😀

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Son-Kul – Osh

Nous quittons ce beau lac et la météo capricieuse direction Osh en redescendant dans la vallée pour rattraper la route principale traversant le pays d’Est en Ouest. Et c’est à ce moment que nous avons compris pourquoi les kirghises utilisaient beaucoup les chevaux… Du relief et encore du relief avec une route principale en terre mais selon les habitants des villages la route devrait « bientôt » être de l’asphalte, à suivre…

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Dès les premiers coup de pédale dans la vallée nous regrettons presque la pluie et la grêle tellement la chaleur et le soleil nous tapent dessus. Vent de face, nous faisons régulièrement des pauses boissons ou baignade dans les rivières. Le paysage est splendide et on croirait que des tonnes de pluie ont ruissellées et sculptées des montagnes telles des dunes de sables. Nous passons de la sécheresse à la verdure en fonction de l’altitude et les cols s’enchaînent.

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La chaleur et la fatigue de ces 10 derniers jours non-stop nous font finalement craquer avant le dernier col à 3000 pour un stop dans un camion à la hauteur de ces pistes.

Les compteur affiche 600 kms et 6000 de dénivelé positif pour ces 10 jours de vélo, nos cuisses commences à chauffer 🙂

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A Kazerman, nous faisons un stop chez les pompiers. 6 à la garde, en 24h/72h, ils ont pour mission principale les feux de « forêts » l’été et les feux de maison l’hivers (du au poil à bois).

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Osh (2ème ville du pays)

Nous rejoignons finalement Osh plus tôt que prévu et deux jours de repos bien mérités s’imposent pour découvrir la vie citadine au Kirghizistan. Nous apprenons alors que Osh est un haut lieu de pèlerinage dans religion islamique (2ème après la Mecque), qu’elle est une des plus anciennes villes d’Asie centrale (plus de 3000 ans) et qu’elle en possède le plus grand bazar. L’ambiance est sereine, pas une seule sensation d’insécurité, les Kirghizes sont toujours prêts à vous renseigner, vous aider, et on ne sent aucun regard malveillant ou jaloux mais plutôt de la curiosité. Il faut dire que les touristes internationaux ne courent pas les rues même si nous en croisons quelques-uns parfois. Du fait de son histoire et du découpage des frontières arbitraire par l’URSS, près de la moitié de la population d’Osh est d’origine Ouzbeck, nous pouvons donc également découvrir la culture et nourriture Uighur. C’est aussi le moment de manger des kilos de fraises ou des fruits secs achetés au bazar, de flâner et se laisser porter par une partie de ping-pong au milieu du parc ou encore apprécier le coucher du soleil en haut de la montagne de Salomon.

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Osh – Sari Tash – Irkeshtam

Nous reprenons la route, en s’approchant doucement de la frontière Chinoise. Nous laissons la chaleur de Osh pour retrouver de la fraîcheur sur les hauteurs. Les fruits colorés du grand bazar de Osh nous donnent des forces dans les montées.. Ce ne sont pas les seuls car nous embarquons les vélos dans une petite camionnette pour le dernier col avant Sari Tash qui s’annonce un peu corsé. Chacun de ces coups de pouces dans les montées sont des occasions de rencontrer les locaux et d’échanger le temps de quelques kilomètres.

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(Quand Pierrick arrive à s’accrocher aux camions dans les montées … )

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Nous visitons le centre d’appel et de soins de Sari Tash, nous sommes assez fan de leurs ambulances, à l’ancienne.

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Sari Tash est la dernière étape avant la frontière Kirghizistan/Chine, isolée comme au bout du monde, la vue sur les montagnes est splendide !

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(A 3500 mètres d’altitude peu d’arbres, donc peu de bois.. Les habitants se chauffent donc à la bouz de vache ou de yaks.)

Nous laissons le Kirghizistan, avec le cœur rempli de belles rencontres, les muscles affutés pour les futurs cols tibétains, les papilles au gout du Kumus des nomades et l’envie de découvrir la Chine, qui semble nous réserver de belles surprises… 😊